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que la victoire était entrée dans toute la maturité de la situation :

» — Que ceux qui ont des cheveux blancs sortent des rangs, dit le général de Gallifet, qui présidait à l’exécution : et le nombre des fédérés à tête blanche monta à cent onze.

» Pour eux, la circonstance aggravante était d’être contemporains de 1848. »

La Constitution disait, de son côté :

« Un de nos reporters a vu fusiller dimanche, dans les fossés de Passy, cent onze fédérés. C’est le général de Gallifet qui présidait à ces exécutions. Ils étaient plus de deux mille insurgés. Le général fit sortir des rangs tous ceux qui avaient des cheveux blancs : ce sont ces derniers qui ont été passés par les armes. « Vous, leur disait-il, vous avez vu les journées de juin 1848, et vous êtes plus coupables que les autres. »

Le Standard publiait le 1er juin, la dépêche suivante de l’agence Reuter :

31 mai, 10 heures 5 minutes du matin.

« Cent cinquante prisonniers ont été fusillés hier à la porte Maillot »

Je termine par un extrait d’une déclaration signée par des habitants de Passy et publiée depuis[1].

« Nous nous sommes arrêtés au château de la Muette, où le général de Gallifet, après être descendu de cheval, est passé dans nos rangs, et là, faisant un choix et désignant à la troupe quatre-vingt-trois hommes et femmes, ils furent amenés le long des talus et fusillés devant nous. Après cet exploit, le général nous dit : « Je

  1. J’ai vu l’original et les signatures de cette déclaration, publiée souvent depuis.