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ABOLITION DU CONSEIL LÉGISLATIF.


Discours prononcé le 2 juin 1850, à l’Assemblée Législative de Québec, par l’Honorable Honoré Mercier.


M. L’ORATEUR,

En me levant pour proposer l’adoption de l’adresse qui est consignée sur l’ordre du jour, je désire faire quelques remarques tendant à expliquer la position que je prends au sujet des résolutions qui vont être soumises dans quelques instants, à l’approbation des membres de cette chambre. Mon intention est de dégager ce débat de toute l’acrimonie des discussions passées. Je veux traiter la question avec tout le calme, toute la modération dont je suis capable. Je désire que l’on juge la question sur son mérite, et, pour arriver à ce résultat, j’entends la placer sur un terrain tel que chacun puisse l’étudier et la résoudre sans avoir à se préoccuper des discussions ou des luttes passées. Du reste, nous ne sommes pas ici pour renouveler sans cesse les vieilles querelles. Notre mandat ne nous commande pas de faire des luttes stériles comme résultat pratique. Non, les électeurs nous ont chargé d’une mission plus haute que celle de nous chicaner continuellement, ils nous envoient ici pour faire notre devoir sans égards pour les intérêts du gouvernement ou de l’opposition. Voilà ce que nous impose strictement l’exécution fidèle du mandat de député du peuple. Un mot maintenant d’explication sur le mode que j’ai cru devoir adopter pour soumettre cette importante question à la considération de la chambre.

J’ai choisi le mode d’une adresse à Sa Majesté afin de bien faire comprendre au gouvernement que ma proposition n’était pas une attaque à l’existence du cabinet. Ceci n’implique nullement et ne veut pas dire que j’approuve l’administration dans ce qu’elle a fait et dans ce qu’elle fera à l’avenir. Mais ma conduite