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ont trompé le pays ; ils s’amusent maintenant à se tromper eux-mêmes.

On a parlé tantôt de l’honorable M. Mackenzie, on l’a accusé d’avoir foulé aux pieds le respect qu’il devait à la province de Québec. Il est bien permis aux honorables membres de l’autre côté d’avoir l’opinion qu’ils voudront là-dessus, mais l’honorable M. Mackenzie a dit : Laissons la Province de Québec décider la question, et Sir John McDonald a dit : je foule aux pieds l’opinion de la province de Québec.

Quel est celui des deux qui a montré du respect pour nous, et quel est celui qui nous a insultés ? Sir John a cédé devant deux ou trois intrigants parmi lesquels on compte M. Mousseau, un homme qui n’a ni le caractère ni la position requises pour lui permettre de parler au nom de notre province. Il a voulu faire du tapage pour attirer l’attention sur sa personne, et après s’être bien agité, après avoir insulté le gouverneur général, il s’est couvert de ridicule pour le reste de ses jours. Le courage n’est pas la vertu dominante de M. Mousseau, il a annoncé qu’il fallait proposer une motion de non-confiance parce que Sir John avait consenti à référer cette question en Angleterre et il n’a pas osé demander un vote contre son chef. Il a eu peur de lui déplaire. Un mot de ce fameux mémorandum adressé au gouverneur-général par MM. Chapleau, Church et de Boucherville.

On nous a accusé, tout à l’heure, de vouloir, de ce côté-ci de la Chambre, fouler aux pieds l’opinion de la province de Québec, et d’oublier ces grands sentiments de patriotisme qui devraient inspirer tout ami du pays.

Eh bien ! je le demanderai aux trois signataires de ce mémorandum, aujourd’hui qu’ils sont calmes, aujourd’hui qu’ils sont en état de discuter cette question sans passion, je veux leur faire ce compliment, je leur demanderai, s’ils ont fait un acte patriotique en signant ce mémorandum, et s’ils espèrent que ce document va les aider à passer à la postérité ?

L’histoire le dira : ces messieurs ont joué le rôle de chefs fanatiques d’un parti, mais non celui de chefs intelligents d’une province. La génération qui viendra après nous, et qui lira l’histoire de ces événements, dira que ces messieurs n’avaient pas à