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nous soutenant comme de bons frères pour tâcher de trouver cette vérité politique, après laquelle nous aspirons tous ; et si au milieu de ces luttes, lorsque nous nous coudoyons rudement pour savoir qui arrivera le premier et qui sera chargé des destinées de la Province, si un nous abandonne, faut-il l’insulter pour cela ? Et puisque l’on veut parler de ceux qui changent d’opinion, qu’on me permette de demander au chef de l’opposition ce qu’est devenue cette majorité docile qu’il conduisait si facilement dans cette chambre, ? Et puis s’il n’y avait pas dans cette chambre le 4 juin 1878 les députés de Chambly et Rouville élus sous de faux prétextes ? Et lorsque je parle des hommes élus sous de faux prétextes, je parle de ceux qui avaient promis de donner fair play au gouvernement actuel, de ceux qui ont promis de supporter le cabinet Joly. Je ne veux insulter personne ; j’ai pour mes adversaires la plus grande estime ; mais peut-être que si nous voulions être aussi sévères pour ses amis que l’honorable chef de l’opposition l’est pour nous, peut-être trouverions nous de l’autre côté des personnes qui, tout en restant fort respectables, avaient promis à leurs électeurs de soutenir le nouveau ministère et qui, au lieu de tenir leur parole, ont cru devoir combattre le ministère de toutes leurs forces.

Ils ont cru mieux faire, je ne veux pas suspecter leurs motifs, mais pourquoi suspecter ceux des honorables députés qui siègent de ce côté-ci de la chambre, lorsqu’il y a des Honorables Députés de l’autre côté qui se trouvent dans la même position ?

Supposez que les comtés de Rouville et de Chambly fussent représentés tel qu’ils le voulaient et tel qu’ils le veulent aujourd’hui quelle aurait été la position du chef de l’opposition sur cette fameuse question constitutionnelle ? Nous avons bien le droit de dire que les comtés de Rouville et de Chambly n’étaient pas représentés en chambre dans le mois de juin 1878, car ceux qui étaient censés les représenter ont été expulsés parce qu’ils n’avaient pas le droit d’être ici.

Je ne voudrais pas parler d’une manière irrespectueuse de ceux qui ne sont pas ici, M. l’Orateur, mais, est-ce qu’on ne peut pas dire que lorsque le comté de Rouville nous a envoyé le député actuel, qui est un des jeunes gens les plus distingués du