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l’époque et leurs propres aspirations. Les seconds sont les descendants de ces négociants honorables et entreprenants qui, entraînés par les circonstances et aussi par l’esprit d’aventure qui caractérise la race française, étaient allés chercher la fortune dans les riches vallées du Mississippi. Les troisièmes sont les fils de ces Français, premiers colonisateurs du Canada, qui ont parcouru l’Amérique dans tous les sens et dans toutes les directions, et y ont porté, fièrement et glorieusement, le drapeau de la France et de la civilisation.

Vous êtes de ceux-là, messieurs ; vous êtes les fils de ces illustres colons d’un autre siècle. Soyez-en fiers et découvrez-vous avec respect devant ces grandes figures qui ornent les pages de notre histoire nationale, écrit avec le sang de nos martyrs. Des revers de fortune, des malheurs de famille et d’autres circonstances regrettables vous ont poussés, vous ou vos pères, de ce côté-ci de la frontière, et vous êtes venus, malgré vous bien souvent, vous établir dans cette République, non avec l’intention, du moins laissez-moi le croire, d’y toujours rester, mais avec le désir louable de travailler à améliorer votre sort et celui de votre famille, et avec la détermination d’observer, comme de bons citoyens, les lois de votre pays d’adoption, de respecter la nationalité et la religion de ses habitants, tout en prenant votre part, légitime et dans les richesses, et dans les honneurs, et dans le gouvernement de cette République.

Votre devoir, dans les circonstances, est tout tracé : c’est de vous instruire, pour atteindre le but que vous vous proposez, et pour remplir convenablement le rôle que vous avez le droit d’ambitionner.

J’ai dit que la connaissance des deux langues, anglaise et française, était indispensable. La nécessité de la connaissance de la langue française ne peut être mise en doute, n’est-ce pas ? Vous la possédez, c’est une partie de l’héritage de vos pères ; une portion intégrante de votre patrie ; c’est un bien sacré que vous avez su et que vous saurez respecter et faire respecter. Vous ne pouvez y renoncer sans vous rendre coupables d’une lâcheté, sans commettre une trahison nationale ; sans insulter à la mémoire de vos ancêtres qui, ne l’oubliez jamais, ont versé leur sang à St-