Page:Pelland - Biographie, discours, conferences, etc. de l'Hon. Honoré Mercier, 1890.djvu/80

Cette page n’a pas encore été corrigée

1er mai 1878, le peuple de la province de Québec se soit prononcé en faveur de l’acte du Lieutenant-Gouverneur. Il a fait allusion, M. l’Orateur, à votre position, et il a aussi fait allusion à la position d’un honorable membre de cette chambre, si j’ai bien compris, il a parlé de l’honorable député de Chicoutimi. Je ne sais pas, Monsieur l’Orateur, quel est le sens véritable des allusions faites par l’honorable député de Terrebonne, lorsqu’il a dit qu’à Ottawa, l’orateur ne vote pas ; je ne sais pas si par là il a voulu parler de certaines choses dites dans la presse et sur les hustings. Mais je suis heureux de constater qu’elles ne sont pas répétées devant cette chambre. Dans toutes les élections auxquelles j’ai assisté, dans toutes les élections que j’ai été obligé de faire depuis le 2 mars 1878, lorsque surtout j’avais à soutenir dans le comté de Bagot, le respectable cultivateur, auquel j’ai donné avec plaisir tout le concours de mon zèle et de mon dévouement afin d’affirmer la position que j’entendais prendre sur cette question constitutionnelle, je savais parfaitement que les circonstances étaient critiques et qu’enlever à l’ennemi un comté assuré pour lui c’était augmenter les chances de succès pour mes amis.

M. l’Orateur, est-ce que vous, qui siégez dans ce fauteuil, vous n’êtes pas le représentant du peuple aussi bien que l’honorable chef de l’opposition ? Est-ce que vous, M. l’Orateur, qui avez été élevé à ce fauteuil par la majorité de cette chambre, vous ne représentez pas le peuple aussi bien que n’importe quel député en cette chambre ?

Lorsqu’on parle ici de votre position, je vois avec plaisir que les gros mots employés sur les hustings, en présence du peuple, sont mis de côté. Je ne sais pas si c’est par crainte ou par l’influence de la bonne compagnie ; mais je vois avec plaisir qu’on se parle poliment ici et que les mots de Judas Iscariote, traître, et autres aménités de ce genre sont laissés dans l’oubli de nos luttes électorales. Quant à moi, M. l’Orateur, je me trouve dans une singulière position. J’ai, comme adversaire, mon ancien patron, l’honorable chef de l’opposition, qui a toujours été mon ami personnel, mais dont je me suis séparé en 1864, précisément sur la question de la confédération ; alors que, jetant un coup d’œil sur l’avenir, je redoutais les malheurs qui sont arrivés depuis. Et