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Lord Metcalf demanda d’autres aviseurs qui seraient disposés à accepter la responsabilité constitutionnelle de la position qu’if avait prise, mais il n’en trouva pas. Et c’est ici, Monsieur, que commence la violation de la constitution. Si Metcalf eût trouvé des aviseurs, qui fussent soutenus par le peuple dans une élection générale, faite immédiatement, les principes du gouvernement responsable auraient été sauvegardés. Mais loin de là ; ce gouverneur resta neuf mois sans ministère responsable et sans en appeler au peuple, et durant ce laps de temps il gouverna le pays, comme au plus mauvais jours de notre histoire, en violation des principes les plus élémentaires du droit constitutionnel anglais. Malheureusement, on vit alors Viger, un de nos hommes les plus éminents, venir au secours de lord Metcalf et accepter avec Draper la responsabilité de ce qui avait été fait et, plus malheureusement encore, on vit le peuple soutenir aux poils cette nouvelle administration.

Lafontaine, et Baldwin son illustre compagnon, s’étaient jetés dans la lutte électorale avec une ardeur qui prouvait que dans leur opinion, c’était le peuple qui était leur juge, et que leurs destinées dépendaient de son jugement ; et quand ils virent le verdict de leur pays rendu contre eux ils se soumirent respectueusement.

Quelle différence entre la conduite de ces deux illustrations de notre monde politique et celle de nos adversaires de l’autre côté ! Au lieu de se soumettre au jugement de leur pays, ces derniers en appellent à une race étrangère, cherchent à faire une révolution, insultent toutes les autorités, vont à Ottawa pour demander vengeance à un gouvernement étranger à nos affaires locales, et se montrent disposés à marcher sur le cadavre du Lieutenant-Gouverneur et sur les ruines de leur patrie, afin d’arriver à leur but et de satisfaire leur ambition.

Quand Lafontaine et Baldwin résignèrent ils n’insultèrent pas le gouverneur, mais ils demandèrent à la chambre dans., laquelle ils commandaient une grande majorité, de voter une adresse, dans les termes suivants :

"Nous, fidèles et loyaux sujets de Sa Majesté, les communes, du Canada, réunies en parlement provincial, exprimons humble-