Page:Pelland - Biographie, discours, conferences, etc. de l'Hon. Honoré Mercier, 1890.djvu/72

Cette page n’a pas encore été corrigée

Il a dit que la province de Québec avait été assez patriotique pour nous rejeter.

Et ces messieurs s’appuient sur le peuple de la province de Québec ; eh bien ! mes collègues et moi serions indignes de la position que nous occupons si nous la gardions en ce moment, et cela un seul instant, contre le gré du peuple de la province de-Québec.

Nous comprenons que le gouvernement responsable est celui du peuple par le peuple et pour le peuple non pas un gouvernement par le parti et pour le parti, et je crois que je vais maintenir la position que je prends en ce moment-ci.

On a parlé avec beaucoup de violence de ce qu’on appelle le coup d’état du 2 mars ; on a dit que le principe du gouvernement responsable avait été violé. Je ne crains pas de risquer ma position politique, si j’en ai une, en disant que ce n’est pas le coup d’état du 2 mars qui a mis en danger le gouvernement responsable, mais que c’est la conduite des honorables membres de l’opposition.

Quand le 2 mars est arrivé vous aviez la branche populaire qui soutenait le ministère ; il avait une majorité de 22 voix et le lieutenant gouverneur représentant le souverain a démis ce ministère. Personne aujourd’hui, pas même l’honorable chef de l’opposition, prétend que cette acte est inconstitutionnel ; il n’y a pas un seul homme dans cette chambre, il n’y en a pas un seul dans le pays, qui oserait affirmer que le Lieutenant- Gouverneur n’avait pas le pouvoir de démettre ses ministres, et je n’ai pas entendu un seul mot du chef de l’opposition qui fût dans ce sens là. On regrette l’action de M. Letellier, on trouve qu’elle fut violente. Je le comprends aussi, car elle a été fort désagréable pour ces messieurs. Ça été un rude coup porté contre des ministres qui se croyaient politiquement inviolables et qui croyaient avoir obtenu un bail emphythéotique du pouvoir. Mais les plus intéressés, je dirai les seuls intéressés, les anciens ministres sont forcés d’admettre que leur démission a été en harmonie avec les principes du droit constitutionnel.

Or, M. l’Orateur, la démission du ministère de Boucherville, ne lui a pas enlevé la majorité qu’il avait en chambre ; elle n’a fait