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testante. Les députés protestants de Québec qui m’entendent devront ne pas oublier, lors du vote, que nous avons toujours rendu justice à ceux qu’ils représentent ici ; et la majorité d’Ontario, qui a cru devoir accorder à la minorité catholique les écoles séparées en 1863, ne sera pas moins libérale en 1873, et ne repoussera pas la prière que lui adressent leurs alliés et amis de la Province de Québec pour leurs co-religionnaires du Nouveau-Brunswick.



AFFAIRE LETELLIER


Discours prononcé le 7 juillet 1879, à l’Assemblée Législative de Québec, par l’Honorable Honoré Mercier.

M. L’orateur,


En me levant pour répondre au discours éloquent et habile qui vient d’être prononcé par l’Hon. député de Terrebonne, (M. Chapleau) sur cette question excessivement importante, je ne puis cacher l’embarras dans lequel je me trouve placé.

J’arrive, député nouveau, dans une chambre élue depuis audelà d’un an, après des luttes ardentes, durant lesquelles on n’a respiré, pour ainsi dire, que cette question constitutionnelle qui nous occupe en ce moment, et il me faut la traiter de nouveau au risque de répéter ce qui a été dit vingt fois, avec beaucoup plus de talents que je ne puis le faire, dans cette enceinte, sur les hustings et dans la presse, par tout ce que notre province offre de plus distingué comme écrivains et comme orateurs. Soldat dévoué du parti, j’ai fait la lutte depuis un grand nombre d’années ; j’ai donné et reçu des blessures qui n’étaient pas mortelles, mais qui étaient quelque fois fort sensibles, mon champ de bataille était le husting, mes témoins étaient ces vastes assemblées populaires au sein desquelles vous puisez ce patriotisme ardent qui vous entraîne malgré vous ; mes adversaires étaient les mêmes hommes