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vie privée et m’éloigner jusqu’à un certain point des affaires politiques. C’est assez dire, je crois, pour faire comprendre tout le respect que j’ai pour la constitution qui nous régit. Aussi, suis-je bien convaincu de la nécessité de la modification que je demande.

Je n’ai aucune haine, je ne suis animé par aucun sentiment d’hostilité à l’égard des honorables messieurs qui composent l’autre chambre, encore moins ai-je aucune vengeance à assouvir contre eux. Mais nous avons un devoir à remplir et ce devoir ne doit, pour aucune considération, être méprisé, foulé aux pieds.

Berryer disait un jour aux représentants du peuple français  : « Si nous écoutons nos haines, nos passions, inutile de discuter, il suffit de nous accepter. » Je dirai la même chose aux membres de cette Chambre : Si vous écoutez vos haines, vos passions, votre esprit de parti, inutile de discuter. Si au contraire vous voulez agir suivant vos convictions, rappelez-vous vos votes précédents et appuyez ma demande et vous aurez servi les intérêts de votre pays.

L’honorable Commissaire des Terres de la Couronne et l’honorable Solliciteur-Général ont fait appel l’un et l’autre à l’esprit de conciliation des membres de cette Chambre lors du débat sur la résolution du 28 octobre dernier. La conciliation dont il a été tant question à cette date, aurait-elle fait disparaître les convictions du cœur de quelques-uns de mes honorables amis de la droite ? Je ne puis le croire. Cet appel a-t-il été fait pour ravir les convictions de mes honorables amis ?

L’attentat du Conseil Législatif en refusant les subsides a-t-il eu pour effet de modifier les opinions clairement exprimés par quelques-uns de ces messieurs ? Encore une fois je ne le crois pas.

En terminant je désavoue tout ce que j’aurais dit de nature à blesser qui que ce soit, et je compte sur le patriotisme de la majorité pour l’adoption de la résolution suivante :

Je propose donc, secondé par l’honorable M. Langelier : qu’il soit présenté une humble adresse à Sa Majesté lui exposant respectueusement :

Que par le Statut Impérial intitulé : « Acte de l’Amérique