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je suis certain que les honorables membres du Conseil, qui sont des hommes de cœur, des hommes d’honneur, des hommes qui aiment leur pays, ne persisteront pas à rester en place lorsqu’on les priera poliment de s’en aller, et que leur acquiescement patriotique au désir de la province éviterait une demande au gouvernement impérial pour amender notre constitution à ce sujet.»

Et le 18 juillet 1878, le même député, qui représente un comté conservateur, disait le lendemain de son élection : «L’abolition du Conseil Législatif a été une des planches de ma plateforme politique ; j’ai été élu, avec l’entente que je travaillerais à obtenir ce résultat. Je dois donc remplir ce devoir et voter suivant la parole engagée vis-à-vis de mes commettants.»

Les citations que j’ai faites et les différentes propositions que j’ai rappelées à la mémoire des honorables députés établissent clairement le terrain de la lutte, et ce terrain est si bien dessiné, à mon avis, qu’il n’y a pas lieu à méprise. Depuis 1878, il n’y a pas d’autre opinion exprimée par la chambre et modifiant celle qui a été formulée à cette époque.

Lorsque dans le discours du trône à l’ouverture de la session de 1879, Son Honneur le Lieutenant-Gouverneur disait qu’une proposition serait soumise à la Législature à l’effet d’abolir le Conseil Législatif, que nous a-t-on répondu ? On a dit : «Craignez des représailles.» Cette menace a été exécutée, et on a assisté aux événements qui ont eu lieu le 28 octobre dernier. Ces événements sont-ils de nature à faire changer l’opinion de la chambre ? Au contraire, je crois qu’ils ne donnent que plus de force à ma proposition : ils ont scellé le sort du Conseil.

Le refus des subsides n’est pas le seul exemple que le Conseil Législatif a donné du peu de cas qu’il faisait des opinions de l’Assemblée Législative. Il y a deux autres circonstances où la chambre haute a foulé aux pieds les droits des députés du peuple. Le Conseil a rejeté la mesure de mon honorable ami, le député de Vaudreuil, mesure favorable aux cultivateurs, législation adoptée à l’unanimité par cette chambre. De plus, une proposition de loi soumise par l’honorable secrétaire provincial, tendant à rendre privilégiée une moitié des gages des ouvriers, a subi le même sort, après avoir été adoptée par cette chambre, aussi à