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C L I évidemment importantes, peut-être capitales, maig nullement épuisantes, et il s'en faut, de ce qu'on peut nommer la sonorité générale de toute œuvre, non seu- lement de tout poème et de toute prose, de tout texte , mais aussi bien de toute œuvre plastique, de toute œuvre contée, dessinée, peinte, de toute œuvre sta- tuaire, enfin généralement de toute œuvre. Ce n'est pas la rime seulement et le commandement de la rime, ce n'est pas le rythme seulement et le gouvernement du rythme, c'est tout qui concourt à l'opération de l'œuvre, toute syllabe, tout atome, et le mouvement surtout, et une sorte de sonorité générale, et ce qu'il y a entre les syllabes, et ce qu'il y a entre les atomes, et ce qu'il y a dans le mouvement même. C'est cette sonorité générale qui fait la réussite profonde d'une œuvre. Non point cette réussite d'un détail qui fait lever l'œil, qui s'ac- croche à quelque détail victorieux, à quelque acro- tère du temple de quelque Victoire. Mais cette réussite profonde que l'on ne sent même pas.

Une fois ceci entendu, on s'apercevra aisément qu'une des sonorités générales les plus profondément et les plus totalement réussies, en elle-même et dans son genre et absolument parlant, est celle de Booz endormi et, dans la sonorité du glas, celle de notre présent Nénuphar.

��De la complaisance de tous ces assassins. — Non

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