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sèment. Les valeurs de décroissance, de décroissement, de découronnement peuvent être, peuvent devenir sûres du découronnement et de la décroissance. Toutes les bonnes lectures d'Homère ne feront pas que ce texte, ne feront pas que Y Iliade et Y Odyssée reçoivent un couron- nementimpérissable.Trop de mauvaises lectures peuvent avilir, peuvent mutiler littéralement un texte, peuvent comme désorganiser ce texte de telle sorte que le monu- ment même qu'il constitue puisse périr, périsse irré- vocablement. Ici les pertes sont acquises, et les gains ne le sont pas, ne le peuvent pas être. C'est la loi com- mune, générale, de tout le temporel. Si dur que soit ce marbre du Pentélique, non seulement il a reçu et per- pétuellement il recevra les atteintes physiques du temps, que les philosophes nous ont habitués à considérer, mais il a reçu et perpétuellement il recevra les atteintes non moins graves, les couronnements et les découron- nements, les accroissements et les déchets de la colla- boration de tous ceux qui sont dans le temps. Et il n'y a point à se sauver par l'indifférence et l'indifférent et le zéro de lecture pour échapper à choisir entre la bonne et la mauvaise lecture et notamment pour échap- per à la mauvaise lecture. Car cet ordre, de cette colla- boration, qui est un ordre particulier de Tordre général de la vie, comme généralement Tordre de la vie, par- ticulièrement n'admet pas le zéro, l'indifférent, l'indif- férence, le nul enfin, le ni l'un ni l'autre, le entre deux. Il n'admet pas le neutre. Un zéro de lecture d'une œuvre en est en un sens le découronnement suprême.

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