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D'innombrables pièces ont eu des succès éclatants, qui les ont perdus. Ou enfin qui en ont perdu la consécution, la suite naturelle, attendue, légitime, tout naturellement, tout légitimement escomptée. D'innombrables pièces ont eu des inaugurations triomphales, qui en ont perdu la suite et le résultat et la directe conséquence. On me citerait difficilement, dit l'histoire, une seule pièce qui ait remonté une absence d'inauguration. On peut remonter, une pièce peut remonter une mauvaise inauguration, un échec, pourvu que lui-même il soit retentissant, un scandale contre, comme elle peut dériver d'un scandale pour. C'est en ce sens que tout vaut mieux qu'un succès médiocre. On ne remonte pas l'oubli, et le silence, et l'ombre. Parce que la déperdition est là, et coule toujours dans le même sens.

Et pourtant, dit-elle, ni d'abord cette grande leçon de simple probité dans le report, ni ensuite cette grande leçon d'un échec obscur en 1792 n'est encore ce que je retiens aujourd'hui dans ce drame.

D'autre part c'est une fort grande idée, ingénieuse et grande, dramatique, et scénique, et philosophique, et historique, enfin une grande idée que d'avoir pensé à voir dès 1792, et avant, (au moins le temps de faire la