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celui que l'on avait fait en 1775 au Barbier et en 1784 au Mariage.

Or nulle pièce ne se rattrape, nulle piècene se revaut, nulle pièce ne se réchappe de n'avoir pas eu à son ber- ceau un retentissement scandaleux. Il faut qu'une pièce explose l'année même de sa naissance. D'autres œuvres, il y a des exemples que des œuvres soient nées obscures et par un secret accroissement soient enfin parvenues à d'éternelles fortunes. Mais une pièce de théâtre il faut qu'elle naisse publique, et que sa fortune soit publique et immédiate, et que tout son accroissement temporel se fasse en un instant. Une pièce de théâtre ne peut pas naître et croître dans l'ombre. Elle ne peut pas naître et croître en plusieurs fois. Le feu de la rampe est une ligne de feu. Une pièce de théâtre ne peut pas, elle n'a pas le droit de faire la silencieuse. Elle a convoqué tout le monde. Tout le monde est là. Il faut qu'elle sorte, ou qu'elle crève. Or en 1792 il y avait d'autres feux, et d'autres lignes de feux, que les chandelles .

Telles sont, disait l'histoire à cette âme païenne, telles sont quelques-unes de mes temporelles régula- tions. Elles commandent simplement tout. A quoi bon apprendre le reste, quand tout ce reste, quand tout est commandé par elles. Elles courent sous tout. Elles cou- rent sous les apparences. Elles courent sous les faits. Elles courent sous les lois mêmes. Elles sont ce que l'on trouve au fond de toute expérience. Elles sont ce que l'on sait au fond de toute science. Elles seules demeurent sous vos périssables lois. Telle est, dit l'his-

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