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DES SAINTS INNOCENTS Et mon fils est mort aussi pour Joinville. A cette liberté, à cette gratuité j’ai tout sacrifié, dit

Dieu, Ace goût que j’ai d’être aimé par des hommes libres, Librement, Gratuitement,

Par de vrais hommes, virils, adultes, fermes. Nobles, tendres, mais d’une tendresse ferme. Pour obtenir cette liberté, cette gratuité j’ai tout sacrifié, Pour créer cette liberté, cette gratuité, Pour faire jouer cette liberté, cette gratuité.

Pour lui apprendre la liberté.

Or je n’ai pas trop de toute ma Sagesse

Pour lui apprendre la liberté.

Je n’ai pas trop de toute la Sagesse de ma Providence.

Et de la duplicité même de ma Sagesse pour ce double enseignement.

Quelle mesureil faut quejegarde,etcomment la calculer.

Quel autre pourrait la calculer. Et comme il faut que je sois double

Et comme il faut que je compose prudemment ce dou- blement,

(\’oilà qui va encore scandaliser nos Pharisiens),

Comme il faut que je calcule prudemment cette duplicité même.

Quelle ne faut-il pas que soit ma prudence. Il faut créer, il faut enseigner cette liberté

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