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volumes de voluptés sourdes. (Elles ne sont malheureusement pas muettes.) Il y a bien des surprises, dans les promotions. Des analyses totales, des analyses intégrales, des analyses métaphysiques, des analyses (métaphysiquement) épuisantes (de la réalité) dont les savants, dont les véritables savants ne se soucient point, dont ils n’ont que faire, dont ils n’ont cure, dont ils n’ont pas besoin pour poursuivre, pour acheminer leur travail, pour effectuer leur progrès, le véritable progrès scientifique, je dis des vrais savants, des savants qui ont fait des sciences (des mathématiques, de la physique, de la chimie, de la biologie), ce sont nos nouveaux littéraires qui les veulent effectuer, obtenir, conduire à une sorte de plein achèvement ; ce sont (donc) ces hommes qui ne sont aucunement des savants. Des analyses (métaphysiquement) épuisantes que les vrais savants ne réclament pas, dont ils ne parlent pas, dont ils ne se réclament pas, ce sont eux (aussi) qui en parlent, qui en veulent, qui en font. Des analyses intégrales, des analyses (métaphysiquement) épuisantes que les vrais savants ne recherchent même pas en matière scientifique, dont ils ne se soucient pas, eux, plus malins, ils vous les obtiennent en matière humaine, en matière d’homme. Ces analyses épuisantes que les véritables savants ne recherchent même pas, ne se proposent même pas d’effectuer, sachant qu’il y a des synthèses, eux, ils vous les enlèvent en un tour de main (de vingt volumes). Car il ne faut pas que l’on nous veuille, il ne faut pas que l’on nous vienne effrayer, que l’on vienne nous en imposer avec l’établissement, avec le maniement de ces vingt volumes. Vingt volumes, c’est beaucoup pour le travail, c’est lourd à mettre à bout de bras. Mais pour