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faîte spirituel comme d’une grandeur temporelle. C’est un recoupement. Dans les Horaces, (que l’on nous dit qu’il nommait lui-même Horace), il avait déjà dit :

Que les hommes, les dieux, les démons et le sort
Préparent contre nous un général effort ;


Dans Polyeucte c’est un recoupement. Car il atteint à une grandeur comme temporellement spirituelle, à un faîte comme temporellement spirituel ; à un faîte unique d’héroïsme dans la sainteté, (mais qui est peut-être en un sens aussi, vu de l’autre côté, un faîte de sainteté dans l’héroïsme ; je veux dire qu’un tel héroïsme de sainteté ne se produit peut-être que dans un monde naturellement héroïque, dans le monde cornélien ; il y a là encore une insertion du spirituel dans le temporel, du surnaturel dans le naturel ; de la sainteté dans l’héroïsme ; une nourriture temporelle du spirituel par le temporel, dans le temporel, une nourriture, une prise de départ de la sainteté par et dans l’héroïsme ; de là ce faîte unique de sainteté héroïque) ; ces deux vers dont il est impossible de ne pas voir la correspondance et organique et volontaire aux deux pénultièmes vers des Horaces, je veux dire à nos deux pénultièmes, à ceux que nous avons cités en avant-dernier, ces deux vers culminants dont la correspondance et organique et volontaire aux deux vers culminants des Horaces est saisissante ; infiniment plus qu’évidente ; au point que ces deux vers et ces deux forment, font dans les deux œuvres (en un sens correspondantes) une symétrie, une réponse, une correspondance capitale d’aboutissement, de couronnement ; sur laquelle, de laquelle nous nous