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nous la relire ici-même ou devons-nous la garder pour quand nous recueillerons les documents et les renseignements pour et contre les universités populaires.

— Mieux vaut, mon ami, les relire aujourd’hui. Cette allocution de France accompagne aisément celle que vous avez déjà donnée. Enfin, quand nous causerons des universités populaires, nous négligerons un peu, si vous le voulez bien, celles qui sont nées glorieuses pour étudier attentivement celles qui sont restées ordinaires.

— Lisons donc. Et entendons :

PROLÉTARIAT ET SCIENCE

Hier, dans l’après-midi, a eu lieu, sous la présidence d’Anatole France, la fête inaugurale de l’Université populaire du premier et du deuxième arrondissement.

Le préau de l’école de la rue Étienne-Marcel était trop étroit pour contenir tous les assistants, qui débordaient dans la cour. Les citoyens Allemane et Jaurès ont prononcé des discours très applaudis. Nous sommes heureux de donner le texte complet de l’allocution d’Anatole France, dont les principaux passages ont été acclamés :

Citoyens,

En poursuivant sa marche lente, à travers les obstacles, vers la conquête des pouvoirs publics et des forces sociales, le prolétariat a compris la nécessité de mettre dès à présent la main sur la science et de s’emparer des armes puissantes de la pensée.

Partout, à Paris et dans les provinces, se fondent et se multiplient ces universités populaires, destinées à répandre parmi les travailleurs ces richesses intellectuelles longtemps renfermées dans la classe bourgeoise.

Votre association, le Réveil des premier et deuxième arrondissements, se jette dans cette grande entreprise avec un élan généreux et une pleine conscience de la réalité. Vous avez compris qu’on n’agit utilement qu’à