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vomique rétablit les estomacs paresseux, la stimulation du plan musculaire nous explique le mécanisme curatif. Mais comment agissent les spécifiques ? C’est ce qu’on ne sait pas dans l’état actuel de la science.

Résumé. — En terme général, le médicament est une matière inerte, incapable de faire partie de l’économie, que le médecin emploie dans un but curatif. La découverte en est due à l’observation, mais c’est à l’expérimentation et surtout à la clinique que nous devons la connaissance des propriétés des agents thérapeutiques et celle de leur valeur dans le traitement des maladies.

Le médicament à une action donnée ; on n’en saurait faciliter le développement en associant la substance avec une foule d’autres à destination spéciale. Isolé, il frappe plus sûrement son but. Pour l’atteindre, il suit les détours du corps, filtre à travers les éléments de la vie ; toutefois, il porte plutôt ses effets sur un organe que sur un autre ; cet organe est souvent une glande et c’est elle qui le porte au dehors de l’organisme. Le médicament s’écoule ainsi tel qu’il était au moment de son introduction, mais souvent aussi ce n’est qu’après avoir subi de profondes altérations dans sa nature chimique. L’albumine du sang est défavorable à ces changements ; quelquefois au lieu de s’éliminer, l’agent médicamenteux séjourne dans le corps, s’y accumule et produit des faits graves. On observe