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Action des médicaments. — Le médicament qui a parcouru l’économie donne naissance à des phénomènes qui constituent son action. Elle est tantôt sensible, apparente, et résulte de la réunion des symptômes qu’il provoque ; tantôt intime, profonde, échappant à toute observation.

Action sensible. — Les signes qui se manifestent à la suite d’une médication et que nous percevons à l’aide de nos sens, forment son action sensible ; elle est l’ensemble des divers phénomènes par lesquels l’agent signale son passage ou sa présence dans l’économie et que cette dernière utilise comme moyens curatifs. Le but thérapeutique est toujours un acte destructeur ou éliminateur, suivant l’impression exercée sur les organes. On peut donner une idée générale de la manière dont les substances médicamenteuses impressionnent l’économie. Chaque agent produit, en effet, une maladie propre, spécifique en quelque sorte, que la science médicale oppose à l’affection qu’elle cherche à vaincre et dont les éléments variables sont autant de points d’appui dont s’aide la nature pour obtenir la guérison. Nous sommes maîtres, point essentiel en médecine, de ces actes morbides ; nous en faisons l’intensité, nous la proportionnons aux degrés divers des maladies et les cessons à notre gré dès que l’indication s’en fait sentir. Pour bien rendre la manière générale dont les médicaments influent sur l’organisation, il est bon de l’examiner sur chacune des grandes fonctions vitales.