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profit dans le traitement des maladies des appareils d’excrétion. Les alcalins et les balsamiques doivent à cette circonstance leur influence salutaire dans les affections des voies génito-urinaires, ainsi que l’hydrogène sulfuré dans celles du poumon. Parfois, l’agent thérapeutique séjourne dans l’économie au lieu de s’écouler insensiblement, et il en résulte un accident : l’accumulation.

Accumulation. — La vie résulte d’un ensemble de fonctions dont l’intégrité constitue la santé. Qu’un trouble survienne dans l’une d’elles, l’équilibre des actes organiques cesse, et l’état morbide se déclare. Rien n’est plus nuisible à la vie que la présence des corps étrangers ; les médicaments lui sont antipathiques ; aussi leur sort est-il de s’éliminer. Dès que leur état ne leur permet plus de rien céder pour aider l’économie dans ses efforts curatifs, ils servent de matériaux à la combustion interstitielle et se présentent, sous forme de résidus gazeux aux voies d’élimination ; ceux que cette oxydation épargne sortent en nature, dilués dans les produits de sécrétion, où des réactifs appropriés les font aisément découvrir. Mais si, pour une cause quelconque, cette action de destruction ne s’accomplit que d’une façon incomplète ou s’il survient un arrêt des fonctions éliminatrices, les médicaments se mettent en réserve, s’augmentent tous les jours d’une nouvelle dose, et finissent par produire des faits graves. C’est là l’accumulation. Nous