Page:Pechayrand - Essai sur le médicament.djvu/23

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

au contact d’organes lubrifiés par des liquides exempts d’albumine ; il nous fait comprendre pourquoi ces mêmes agents, innocents pour la membrane interne des vaisseaux, recouvrent leurs propriétés irritantes dans les émonctoires qu’ils traversent. Il découle de ces observations que les médicaments n’agissent qu’au moment où, délivrés de l’albumine, ils s’unissent aux éléments anatomiques du système nerveux et des viscères ou se dissolvent dans une sécrétion dépourvue de principes protéiques, telles que l’urine, la sueur, le liquide céphalo-rachidien.

Si l’albumine est défavorable aux altérations chimiques, le sérum en est une source abondante en vertu même de sa nature. C’est un liquide alcalin, à base de soude, que les principes acides saturent. C’est, en effet, ce qui se passe quand des acides végétaux (acides acétique, tartrique, etc), échappés au travail de la nutrition, s’éliminent par les urines sous forme de carbonates. Il est encore, dans le sérum, un autre corps dont la constance témoigne du grand rôle qu’il joue dans l’économie, nous voulons parler du sodium que l’on trouve à l’état de chlorure. Ce rôle, quel est-il ? Nous entrons ici dans le domaine des inductions, dans le champ des probabilités. Des auteurs, se basant sur ce qui se passe dans l’expérimentation, ont vu avec raison dans ce sel un modificateur des substances minérales, même englobées dans l’albumine. Il forme avec les unes des sels doubles, rend les