blante que ne l’était le moine devant le prince Jean. Il essayait en vain de parler : ses moyens de justification se présentaient à son esprit avec tant de rapidité et d’abondance, qu’ils se confondaient tous ensemble, et les mots, au lieu de sortir un à un, l’étouffaient, en s’arrêtant au passage. Après plusieurs tentatives inutiles, la voix lui manqua complètement. Il resta la bouche ouverte, les lèvres agitées, les mains jointes, et les yeux levés vers le prince.
« Êtes-vous le moine ou le diable en question ? » répéta Jean.
Le petit moine continuait à garder le silence ; mais plusieurs personnes de la suite du prince, témoins du combat nocturne, déclarèrent que ce n’était certainement pas là le grand moine qui les avait si bien rossés. Le petit Pierre, un peu rassuré par ces témoignages favorables,