Page:Pawlowski-Voyage au pays de la quatrieme dimension - 1912.djvu/93

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
85
LE RAJEUNISSEMENT DES CELLULES

déterminé par d’innombrables causes dont il n’était point le maître, il devenait aussi absurde de l’en accuser que de lui en savoir quelque gré. Les bonnes et les mauvaises actions ne se distinguaient pas, elles n’étaient plus que de simples phénomènes, égaux entre eux, des faits que le savant devait constater et enregistrer sans amour ni colère.

Il devenait évident, d’autre part, que la seule valeur véritable sur terre ne pouvait être qu’une valeur matérielle, c’est-à-dire une force. Plus un homme était fort, plus il agissait violemment, comme une cellule bien vivante suivant ses instincts ou ses désirs, et plus il devait passer pour un homme enviable.

C’était, en somme, la justification de tous les actes qualifiés autrefois immoraux, l’excuse facile de toutes les lâchetés, le discrédit assuré de toute bravoure ou de toute action vertueuse. L’homme le mieux armé n’était, à bien prendre, que le jouet de sa destinée, on ne devait donc point, à proprement parler, l’admirer pour ses actions fortes, puisqu’il n’en était point l’auteur véritable, mais on devait le craindre, le respecter et lui obéir, comme on obéit sans discussion possible à une force naturelle irrésistible.

On comprend que dans de pareilles conditions,