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VOYAGE AU PAYS DE LA QUATRIÈME DIMENSION

que cette vérité ou ce chef-d’œuvre sont supérieurs à tout ce qui existait jusqu’alors et ils ne se demandent pas d’où peut leur venir cette étrange révélation. Ils répètent volontiers que l’observation et l’expérience ont seules formé leur esprit et leur corps et ils ne s’étonnent pas d’être brusquement en pays de connaissance lorsqu’un fait nouveau vient contredire toute cette soi-disant expérience acquise.

L’art, à lui seul, est un démenti perpétuel porté à la science. Il nous prouve qu’au-dessus de nous-mêmes se trouve un monde des qualités dont nous dépendons, que nous connaissons directement et qui nous permet de juger en un instant la valeur plus ou moins grande d’un symbole artistique conçu à trois dimensions.

Sans l’existence du monde véritable à quatre dimensions connu par notre esprit en dehors de toute idée de temps et d’espace, l’évolution des races serait inexplicable ; le progrès, un non-sens ; l’art, une folie. On ne peut imiter un modèle qui n’existe pas et, sans un modèle, le monde à trois dimensions demeurerait immobile.

Les hommes d’aujourd’hui, liés par le préjugé de l’espace à trois dimensions et par celui de la division d’un même mouvement en points successifs dans le temps, sont un peu dans la situa-