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VOYAGE AU PAYS DE LA QUATRIÈME DIMENSION

inventions poétiques, les savants ne manquent pas de réduire le domaine des découvertes possibles et l’on ne saurait trop signaler la facilité avec laquelle ils écartent de leurs préoccupations certains problèmes dont l’existence, cependant, est indéniable. Peu importe aux géomètres euclidiens de donner une définition ridicule du parallélisme : « deux lignes qui ne se rencontrent qu’à l’infini ». Ils se contentent de sourire lorsqu’on leur reproche leur solution insuffisante de la quadrature du cercle et ils se déclarent satisfaits lorsqu’ils ont représenté l’espace et le temps comme une succession de points occupés l’un après l’autre par un mobile. Les quantités définies seules les intéressent alors qu’elles ne sont que le reflet à l’infini de la même unité, le continu leur échappe et la qualité est pour eux un mot vide de sens. C’est cependant cette qualité et ce continu qui, seuls, peuvent nous permettre de nous élever au-dessus du monde vulgaire et d’entrevoir, par delà les prétendues certitudes scientifiques, la certitude définitive qui ne change jamais.

C’est ainsi qu’en accroissant toujours nos facultés mentales, l’infini et l’éternité se découvrent bien plutôt dans un moment dont il suffit d’accroître la puissance, que dans un passé ou dans un avenir dont l’éternité n’est qu’un pur mirage.