Page:Pawlowski-Voyage au pays de la quatrieme dimension - 1912.djvu/321

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
313
L’INVENTION DU MONDE

les rapports de l’énergie et de la masse ? Comment expliquer le mouvement, depuis le choc le plus simple jusqu’aux attractions les plus grandioses de l’univers ?

Tout homme de bonne foi devait reconnaître que les innombrables théories professées à ce sujet étaient plus décevantes les unes que les autres. Pour les physiciens, le choc seul pouvait expliquer le mouvement, et voici l’univers assimilé à une grande gare de messageries où l’on eût formé, toute la journée, d’interminables trains de marchandises.

Parler d’influence, d’action à distance, cela, c’était recourir à la métaphysique, et l’on sait que la science du vingtième siècle s’enfuyait épouvantée lorsque l’on prononçait un pareil mot.

Dès cette époque cependant la loi de Newton pouvait paraître une absurdité et celle de Galilée proclamant que tout point matériel, abandonné à lui-même, se meut en ligne droite, semblait elle-même dépourvue de sens si l’on n’admet point l’étrange corps alpha de Neumann, situé comme un Dieu matériel au centre de l’univers. Au surplus ce centre lui-même devait être déterminé par d’autres points et il s’évanouissait complètement le jour où, comme le souhaitaient les théoriciens, le reste de l’univers eût été anéanti. La relativité