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VOYAGE AU PAYS DE LA QUATRIÈME DIMENSION

raconté déjà, tous les préjugés anciens concernant la mort, l’infini et l’immortalité. L’histoire tout entière des progrès humains apparut clairement non plus comme une suite perpétuelle de perfectionnements de la matière, ainsi qu’on le

voulait au moment de la domination du Léviathan, mais comme une réduction progressive de ses imperfections, comme une création continue de l’esprit inventant le monde suivant un type immuable que le langage imparfait à trois dimensions eût qualifié de préexistant.

Aussi bien les lois de la sélection naturelle et de l’évolution avaient-elles paru depuis longtemps insuffisantes pour expliquer les prodigieuses prévisions de la nature et la construction des êtres organisés. On imaginait bien, évidemment, qu’en raison de bouleversements géologiques, des montagnes s’étaient élevées sans raison apparente, que des vallées s’étaient creusées sous l’action des eaux, mais lorsque l’on abordait la physiologie végétale ou animale, on éprouvait une invincible répulsion à admettre que de simples phénomènes thermiques ou que le désir d’une meilleure adaptation au milieu d’un amas de matière organique aient suffi à dicter, par exemple les prodiges du mimétisme, le plan du système nerveux ou celui d’une ruche d’abeilles ou encore à provoquer l’in-