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VOYAGE AU PAYS DE LA QUATRIÈME DIMENSION

chaque jour que la passion intellectuelle n’avait aucun rapport avec la fonction physiologique ; les poètes, les penseurs avaient même senti obscurément que plus une passion amoureuse devenait grande, et plus sa réalisation matérielle s’éloignait. On peut même affirmer que les passions terrestres les plus sublimes furent toujours celles qui restèrent dégagées de toute matérialité. On pouvait constater également, depuis Ovide, et même bien avant lui, quel pouvait être l’égarement d’un esprit follement amoureux et la façon dont il pouvait s’abuser sur les mérites réels de la personne aimée.

Évidemment, l’homme, depuis les débuts du monde, était à la poursuite d’un idéal éblouissant qu’il se créait lui-même, le plus souvent, de toutes pièces et qu’il éprouvait le besoin de matérialiser de la seule façon qui lui fût connue, quelles que fussent par ailleurs les désillusions effrayantes que cette réalisation lui réservait.

Certains poètes, certains romanciers avaient bien songé à transporter cet amour, de la femme à l’humanité tout entière, à prêcher la fraternité universelle et l’amour du prochain, mais c’étaient là des formules vagues de penseurs qui ne correspondaient point à une réalité suffisamment tangible.

Ce fut la révélation nette et profonde de la