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VOYAGE AU PAYS DE LA QUATRIÈME DIMENSION

sonnes qui leur étaient chères, d’assister à leur chagrin sans pouvoir les consoler, sans avoir la possibilité de leur faire connaître qu’ils étaient là auprès d’eux. Ces hommes-là avaient compris qu’il n’existait au monde qu’une seule idée véritablement supérieure, capable d’éclairer toutes les autres et que cette idée pure était l’amour. Il ne s’agissait plus, on le comprend, de l’amour tel qu’on l’entendait aux siècles barbares, mais de cette sympathie universelle capable d’unir tous les êtres vivants d’une façon étroite, qui se développerait dans d’incalculables proportions si les vivants pouvaient connaître l’affreux isolement de la mort et qui permettrait, dans une seule minute d’enthousiasme commun, d’accomplir des progrès que des siècles de civilisation craintive et défiante ne pourraient mener à bien.

Pour la première fois, grâce à ces notions nouvelles, la grande renaissance idéaliste commença à comprendre que l’infini ne pouvait être découvert par l’esprit, mais par le cœur. En essayant d’atteindre successivement toutes les idées de l’univers, l’effort ne pouvait qu’échouer, misérablement. En confondant, au contraire, tous les êtres dans le même amour commun, l’infini venait à nous, il n’était plus qu’un unique et même geste créateur, réussissant en un instant ce que des