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AU DELÀ DES FORCES NATURELLES

sous eux, ou, du moins, réduits à l’état d’organismes informes, inconnus jusqu’à ce jour dans l’espace à trois dimensions.

Puis il y eut des gens qui ne revinrent pas réclamer leur corps humain et dont on n’eut jamais de nouvelles. On remarqua simultanément des signes d’intelligence chez certains animaux et l’on s’en montra fort inquiet. Tel chien, tel cheval errant dans la rue, n’était-il pas un des savants les plus notoires du Grand Laboratoire Central ? On dut prendre d’infinies précautions pour, dans le doute, ne point maltraiter des ânes ou des oies qui incarnaient peut-être l’esprit des plus grands représentants de l’espèce humaine.

De nombreux cas de folie s’étant manifestés, dans les années suivantes, chez des animaux, on dut créer un asile spécial d’aliénés pour les enfermer. On n’osait, en effet, attenter aux jours de ces animaux bizarres et on en vint à avoir pour eux le même respect que témoignaient jadis les peuples de l’Orient pour les bêtes.

La folie chez les animaux emprunta les formes les plus bizarres. On remarqua des girafes qui refusaient toute nourriture et qui s’imaginaient, la nuit, brouter des étoiles. Des chevaux atteints de folie orgueilleuse passaient toutes leurs journées à danser sur deux pattes et à hennir