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LES DEUX SAUVAGES

l’homme vers 1912, par exemple, on constate aisément que cette situation ressemblait à très peu de chose près, à celle de l’homme préhistorique. Même ignorance absolue des raisons de toute chose, même fétichisme grossier se contentant de vaines apparences, de mots vides, de définitions creuses, ne rendant jamais un compte exact des phénomènes. L’homme habitait son corps en étranger ; il était incapable de s’opposer à sa destruction, le moindre phénomène naturel le mettait en déroute, le broyait ou le volatilisait, comme aux premiers âges du monde. Il vivait en somme comme un mouton ou un bœuf, accomplissant automatiquement ses fonctions organiques, subissant ses instincts, obéissant aux nécessités naturelles, sans contrôle véritable, sans influence utile sur sa destinée.

Vers la fin de la seconde période scientifique, tout cela se trouva entièrement modifié, je le veux bien, par les progrès véritables accomplis par la science, et un homme de 1912, transporté brusquement dans ce monde étrange, entièrement machiné, eût éprouvé de grosses surprises.

Plus de maladies, de morts proprement dites, mais des corps entièrement reconstruits, stationnant parfois durant de longs mois dans les ateliers de réparation, les cimetières remplacés par