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VOYAGE AU PAYS DE LA QUATRIÈME DIMENSION

civilisé, la destruction de ce rat eût été des plus simples. Il eût suffi de prendre un fusil, de dresser un piège avec un peu de lard, ou de se mettre en chasse avec un chien ratier.

Dans le monde admirable de la science, de tels procédés devenaient complètement impraticables. Les cerveaux, privés de corps, ne pouvaient se risquer dans une pareille aventure, en raison de leur infériorité physique. Les colosses, au cerveau d’aluminium, étaient incapables également de suivre une chasse aussi compliquée. Tous leurs mouvements étaient réglés à l’avance, tous leurs actes décidés électriquement ; leur initiative personnelle eût été insuffisante en présence des mille fantaisies, des sauts imprévus, des disparitions ou des bonds inattendus d’un simple rat, conscient et indépendant.

Il fallut dix-huit mois de travail constant du Grand Laboratoire Central, pour venir à bout de cet ennemi formidable qui mettait en jeu la sécurité du monde entier et qui déjouait, par son instinct naturel, les plus savantes combinaisons des savants. La sécurité même du Grand Laboratoire Central fut en jeu, certaines communications interrompues, certains fils coupés.

Il fallut donc, petit à petit, par des prodiges inouïs de science et d’habileté, apprivoiser ce rat.