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LE RAT

sance des plantes devenues conscientes, envahissant les villes, la campagne, se prenant dans les fils de transmission, dérivant les courants électriques, et dont on ne put venir à bout qu’en propageant une maladie microbienne dans la forêt naissante.

L’angoisse, à ce moment, fut portée à son comble. On se souvenait bien, en effet, des dangers historiques que présentaient jadis les fauves ou les bouleversements géologiques, mais on ignorait le mystère profond des forêts antédiluviennes, l’envahissante folie des fièvres, la troublante énigme des plantes animées. Il y eut aussi, à cette époque, quelques résurrections dans les anciens cimetières qui impressionnèrent vivement l’opinion.

Mais ce ne furent là que les erreurs du début. Autrement périlleuse fut, quelques dizaines d’années plus tard, lorsque le monde scientifique parut définitivement organisé, l’apparition d’un simple rat, oublié dans les destructions générales, sortant d’on ne sait quel repaire éloigné et qui, tranquillement, se promena, durant six mois, dans les canalisations, entraîna d’imprévus courts-circuits, des destructions de machines motrices, des interruptions interminables dans les services de transport, de dépêches ou de ravitaillement.

Jadis, au temps où le monde n’était pas encore