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LES BACTÉRIES GÉANTES

Le seul côté amusant de cette aventure fut l’excès dans lequel on tomba dans la fabrication du précieux produit. On avait une telle peur de cet invisible ennemi, une telle foi dans le salut qu’offrait le nouvel aliment, que l’on en fabriqua d’une façon exagérée et qu’à force d’en inonder toutes les canalisations, on se trouva bientôt en présence de microbes ayant la taille de petits animaux domestiques.

Et ce fut un spectacle infiniment répugnant que de voir s’amonceler dans les rues, puis balayer vers les rivières, des entassements de longs serpents argentés, de crabes immondes, d’épongés visqueuses et de hérissons innommables, représentant les terribles bacilles de la veille et qui sécrétaient de hideux poisons. On en garda quelques-uns par curiosité ; on en fit empailler d’autres, en souvenir du terrible danger que l’on avait couru ; mais ces distractions d’un instant firent bientôt place à de nouvelles inquiétudes.