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LE JARDIN DES PLANÈTES

d’autres mondes inconnus et qui étaient venus s’écraser une nuit sur notre terre, en cet endroit. Bientôt, ils avaient été entourés d’une végétation étrange, complètement inconnue jusqu’alors de nos naturalistes et qui était l’une des principales curiosités du Grand Muséum. On s’était imaginé que ces plantes étranges ou merveilleuses étaient des végétaux analogues aux nôtres et l’on n’hésita point, par attrait du mystère et de la nouveauté, à choisir ces plantes de préférence pour y placer les doubles de poètes en vacances. Tout d’abord, les choses se passèrent le mieux du monde ; puis on eut, avec effroi, quelques morts intellectuelles à enregistrer. Certains esprits en villégiature dans des plantes planétaires ne revinrent pas dans leur corps normal.

D’autres, qui revinrent, expliquèrent la lutte effroyable et sauvage qu’ils avaient eu à soutenir contre les esprits de ces plantes inconnues, qui représentaient, dans les mondes planétaires, les véritables habitants de ces pays étranges. On eut ainsi de curieux renseignements sur l’univers, mais on dut cesser en hâte ces villégiatures meurtrières qui coûtèrent la vie aux derniers poètes des temps passés.

Et l’on soupçonna même, à ce moment, les Savants absolus du Grand Laboratoire Central