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LE JARDIN DES PLANÈTES

d’en expulser la personnalité immatérielle pour permettre aux gens épris de repos ou de rêverie d’occuper momentanément ces fragiles abris. Et le Jardin fut surveillé d’une façon toute spéciale pour qu’aucun accident ne vînt troubler ces paisibles retraites.

Certaines personnes passaient ainsi des semaines exquises dans la même serre ou dans la même prairie, jouissant pleinement de tous les avantages de la vie animale ou végétale, mieux que n’avaient pu le faire les dames d’autrefois qui jouaient à la bergère, abusant même parfois, sans retenue, des corps d’emprunt qui n’étaient pas les leurs.

Cette mode délicate adoucit un peu les rigueurs de la période scientifique encore à ses débuts et l’on ne peut s’empêcher de constater, à ce propos, combien toutes ces possibilités scientifiques avaient été pressenties, jadis, d’une façon obscure par les religions antiques et par les spirites naïfs du dix-neuvième ou du vingtième siècle. Lorsque les Égyptiens plaçaient dans les tombeaux des objets usuels, des armes de combat et qu’ils respectaient la dépouille du mort, c’était avec l’intime conviction que les doubles matériels de tous ces objets seraient utilisés par le défunt dans sa seconde vie. Quant aux spirites qui croyaient à l’évocation des morts,