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VOYAGE AU PAYS DE LA QUATRIÈME DIMENSION

On avait remarqué également que l’automobiliste ou l’aviateur, en cas de danger, loin de songer à lâcher le volant ou le levier, s’y maintenait avec force. Il sentait, en effet, que loin d’être un instrument indépendant de son corps, l’automobile ou l’aéroplane n’en était que le prolongement, et l’instinct de la conservation le poussait à garder le plus longtemps possible par devers lui cette augmentation de force, cet accroissement de son être en présence du danger. De même, en cas de naufrage, un opérateur de télégraphie sans fil se cramponnait de toutes ses forces à son appareil pour appeler du secours, l’instinct collectif de conservation sociale ayant remplacé dans le monde machiné par la science l’ancien instinct, qui portait l’homme à ne plus rien attendre que de ses seules forces naturelles en cas de danger.

Avec la greffe animale, pratiquée d’une façon si courante durant toute la période scientifique, cet accroissement artificiel du corps ne fut plus qu’un jeu ; le snobisme aidant, ce jeu entraîna parfois quelques exagérations. De même que l’on avait vu autrefois les automobilistes adopter successivement des 2, des 4, des G et des 8 cylindres, de même certaines personnes crurent intéressant d’augmenter indéfiniment leurs forces vitales. On vit couramment, au moyen de la greffe, les