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VOYAGE AU PAYS DE LA QUATRIÈME DIMENSION

ment l’ouverture du coffret, n’avait pas été touché. Cet objet échappait indéniablement aux règles ordinaires de notre espace à trois dimensions.

Il me souvint alors que Félix Klein avait démontré que les nœuds ne pourraient pas durer dans un espace à quatre dimensions et je compris que le coffret que j’avais là, devant les yeux, avait été construit en dehors de toute loi euclidienne, que ce curieux objet d’exportation hindou avait dû être conçu par d’habiles asiatiques et réalisé en France sans aucune nécessité de transport matériel.

Ai-je besoin de le dire ? après cette extraordinaire aventure, je cherchai par tous les moyens possibles à en trouver l’explication rationnelle. J’avais été sans doute victime d’une simple hallucination, et rien ne me disait que la lettre égarée était bien en place. J’ouvris donc le coffret à nouveau, en défaisant cette fois la ligature. La lettre y était bien ! Peut-être l’y avais-je mise avant la première fermeture ? Mais un peu de cire tombée sur l’enveloppe, tandis que je fermais le coffret, confirma indubitablement mes souvenirs. Matériellement, le fait était impossible à admettre. Matériellement, cependant, j’étais obligé de constater sa réalité. J’avoue que cette certitude me fut tout d’abord infiniment pénible, car elle renversait