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VOYAGE AU PAYS DE LA QUATRIÈME DIMENSION

Ces déplacements étaient dus évidemment à un travail interne du métal, progressant comme du métal en fusion, mais cependant sans perdre ses qualités de résistance.

Il y eut enfin, comme dans les cas de cancer ou de fibrome, des transformations moléculaires de la matière, des transmutations de métaux qui eussent enchanté les alchimistes d’autrefois.

Certaines parties d’acier se transformaient petit à petit en bronze, des morceaux d’étain germaient dans du fer et des parcelles d’or furent observées dans des couvercles de boîtes à sardines.

Ce fut bientôt, dans l’usine, un véritable affolement, précurseur de la révolte définitive. Certaines machines devinrent comme ataxiques, d’autres furent affligées du mal de Pott. L’on dut, pendant de longues semaines, noyer l’usine dans des vapeurs d’iodoforme, et l’on entoura les pièces principales des tours automatiques de tampons imbibés de chloroforme.

On sentait cependant qu’un travail sourd et angoissant se préparait dans toute l’usine, comme une grève générale, comme une révolte de la matière enfin libérée.

Le 4 intercalaire, la tension du courant ayant été, par mégarde, augmentée, brusquement toutes les machines volèrent en éclats comme du verre,