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LA RÉVOLTE DES MACHINES

de courants électriques et le choc d’ondes hertziennes avaient pourvu ces métaux ultra-modernes de qualités plus curieuses encore. On avait même observé, dans certains cas, de véritables maladies volontaires se produisant dans les machines, quelque chose comme des vices, identiques à ceux qui décimaient jadis la classe ouvrière. Sans doute, ne s’agissait-il pas, à proprement parler, d’alcoolisme ou de tuberculose, mais bien de tares analogues.

En raison de curieuses affinités, on avait remarqué que certains aciers, lorsqu’ils étaient à proximité de certains corps chimiques qui leur plaisaient, s’en appropriaient des parcelles à distance, en faisaient un abus qui ne tardait pas à influer sur leur propre organisme. Il y eut ainsi certaines machines dont la santé fut entièrement ruinée par l’abus de l’eau de savon dont on se servait pour atténuer les frottements dans la fabrication. D’autres machines semblaient douées de motilité ; on remarqua d’inquiétants déplacements de matière : des bosses se produisaient sur certains points de la surface, des creux en d’autres. Indéniablement, un travail moléculaire se faisait dans telle ou telle direction, et l’on remarqua que cette direction était toujours celle, non plus sans doute de la cantine, mais de réservoirs contenant des produits chimiques.