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L’HOMME COUPÉ EN DEUX

extérieur et le monde intérieur, et l’on figurait volontiers ce double mouvement, dans les religions anciennes, par le symbole de la respiration.

À partir de la mort du Léviathan, on avait mieux entrevu, mieux dégagé ce qu’était en somme la personnalité humaine opposée au monde extérieur et l’on avait déclaré que la conscience n’était, à bien prendre, que le sens intérieur et inné de la quatrième dimension. Ce sens intérieur se trouvait en même temps fournir la clé des grands problèmes de l’espace et du temps ; il permettait d’intégrer toutes les notions humaines, de reconstituer le monde entier en dehors de toute idée d’espace et de temps, d’en faire un bloc unique, sans commencement ni fin, de décrire, en une seule ligne, ce que l’on prenait jusqu’alors pour le geste successif des siècles.

Et tout aussitôt, comme la science ne saurait s’arrêter à de simples intuitions philosophiques et qu’il lui faut immédiatement recourir aux lumières de l’analyse, on se livra aux expériences les plus extravagantes sur le corps humain. On reprit, mais sur des bases nouvelles, l’antique constatation des mages d’autrefois concernant l’intervention nécessaire d’un nombre pair dans toutes les constructions humaines ; mais on eut le tort considérable de négliger, à ce moment, le nombre impair,