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VOYAGE AU PAYS DE LA QUATRIÈME DIMENSION

vaitavoir des limites : ils continuèrent leurs analyses, leurs déductions dans le vide, ils démontrèrent ainsi, par l’absurde, quelles étaient les limites de la science.

Jusqu’alors ils n’avaient employé que la méthode socratique, ils s’étaient contentés de traiter le mal par le mal à la manière des homéopathes. Bientôt, lorsqu’ils se sentirent plus forts, ils reprirent résolument le chemin de la synthèse et, forts désormais de leur science acquise, ils purent entreprendre l’œuvre d’art qu’ils rêvaient.

On comprit alors seulement tout le sérieux de leur campagne, toute la portée de leur prétendue bouffonnerie. Petit à petit, certains penseurs se reprirent, à leur exemple, et remirent en honneur, à sa véritable place, l’idéal humain et la société faite à son image.

Des milliers de gens qui avaient abdiqué leur personnalité au profit du colosse social, comprirent combien leurs espoirs avaient été chimériques et qu’il n’était de vérité, d’unité morale que dans l’individu.

Ce fut le commencement de la lente désagrégation du Léviathan et d’une réaction idéaliste, qui, comme toutes les réactions, dépassa un instant le but qu’elle se proposait. On en vint à maudire tous les groupements sociaux qui, cependant,