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LES QUATRE DIMENSIONS DE L’ESPRIT

donner complètement au formidable réseau scientifique qui composait son corps.

Il fallut l’extraordinaire aventure des singes pour réveiller les cellules humaines de leur dangereuse léthargie.

On parla tout d’abord, avec étonnement, de ce couple de gorilles qui, enfermés dans une des cages du Muséum, avaient pu, grâce à un lent travail, écarter deux barreaux, ouvrir la porte et se cacher, de nuit, dans le laboratoire de vivisection où l’on se proposait de commencer de longues et intéressantes expériences sur leurs deux petits que l’on avait enlevés la veille à leur affection.

On commenta vivement l’épouvantable audace de la mère qui, s’emparant d’instruments de chirurgie, n’avait point hésité à assassiner deux savants du Muséum et à s’enfuir ensuite sur les toits en emportant ses enfants.

Cette révolte individuelle, venant d’un simple animal, frappa vivement les hommes-cellules de ce temps-là, dont on sacrifiait chaque jour les enfants pour les besoins de la science, sans provoquer de leur part aucune protestation.

Un parti de révoltés se forma bientôt, composé de quelques penseurs qui, depuis longtemps déjà, étaient arrivés à comprendre le rôle exact que jouait la quatrième dimension dans l’esprit humain.