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LES QUATRE DIMENSIONS DE L’ESPRIT

était transmise héréditairement de père en fils avec la vie.

Le Léviathan, lui, ignora toujours cette science intime de la quatrième dimension. Entièrement construit à l’imitation des sens, il ne connut, durant toute son existence, que les seuls renseignements matérialistes à trois dimensions fournis par les sens. Il fut le dieu voulu par l’homme à l’image de ses théories d’alors.

Et dès lors son existence se poursuivit avec toute la folle inconscience que peut présenter une activité scientifique dépourvue de tout contrôle intérieur. Logiquement, tout ce que faisait le Léviathan était bien fait puisqu’il n’agissait qu’en déduction de croyances auxquelles il devait la vie. Son règne ne fut, en résumé, qu’une perpétuelle pétition de principe bien faite pour satisfaire aux exigences scientifiques les plus rigoureuses.

Le Léviathan ne connaissait point de contradictions, il ignorait la haine et le sacrifice ; le dévouement était pour lui sans signification, et l’amour inconnu.

Les règles sociales une fois posées, il suffisait de les suivre sans y rien changer, et elles ne pouvaient se contredire. Du jour où l’on avait admis que l’homme-cellule ne pouvait vivre en dehors