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VOYAGE AU PAYS DE LA QUATRIÈME DIMENSION

tous les renseignements homogènes fournis par les sens n’avaient point de valeur intellectuelle s’ils ne se complétaient pas du jugement de l’esprit ; on sentait bien que cette notion intérieure hétérogène n’était cependant point particulière à tel ou tel esprit, mais qu’elle les dominait tous ; on comprenait également qu’elle seule pouvait fournir le lien nécessaire entre le passé et le présent, suggérer les notions de permanence, d’éternité ou d’art, mais aucun philosophe n’était parvenu à établir la nature exacte de ce sens intime, et, faute de mieux, la quatrième dimension, perçue seulement par l’esprit humain, fit les frais de toutes les religions. On projeta au dehors les heureux enseignements qu’elle donnait à l’intelligence humaine ; on inventa des objets extérieurs qui s’appelaient le temps, l’éternité, dieu ou l’infini, et l’on ne comprit point que l’intelligence humaine était le centre du monde, qu’elle seule réunissait, d’une façon complète, toutes les connaissances possibles capables de nous révéler la nature entière dans son intégralité.

L’idée de la quatrième dimension englobant le temps, on ne comprit pas enfin qu’elle n’avait, à proprement parler, ni commencement ni fin, qu’elle était simultanée chez tous les êtres, à toutes les époques, et l’on se contenta de penser qu’elle