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VOYAGE AU PAYS DE LA QUATRIÈME DIMENSION

tion puérile du passé, et il ne fut point jusqu’aux comédiens et aux spectacles que l’on ne séparât à tout jamais des traditions classiques d’autrefois.

Le plus curieux, c’est que la même poursuite se retourna contre les savants eux-mêmes. Par un irrésistible besoin d’idées générales et d’anticipations scientifiques, on en vint à donner le nom de savants à ceux qui, par de simples jeux de pensée, prédisaient l’avenir ou construisaient de toutes pièces des systèmes hasardeux. On écoutait ces charlatans avec la même joie que mettaient les Gaulois d’autrefois à entendre conter les fabuleuses histoires de voyageurs qui venaient de loin.

On tint, au contraire, dans le plus profond mépris les savants véritables qui, par leurs recherches incessantes, par leurs classifications certaines, construisaient traditionnellement les bases inébranlables de la science, et dont les travaux de pure constatation servaient, en somme, de support aux imaginations des chercheurs.

En matière de travaux historiques, on traita de réactionnaires poussiéreux les savants véritables, qui mettaient au jour une laborieuse documentation ; tous les honneurs allèrent, au contraire, aux écrivains hâtifs qui utilisaient ces documents pour les transformer en synthèses rapides et hasardeuses.