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VOYAGE AU PAYS DE LA QUATRIÈME DIMENSION

siècle, persuadés de leur entière indépendance mais chaque jour cependant plus étroitement unis les uns aux autres et perdant leur personnalité au profit d’une personnalité supérieure qui les dominait tous.

Au surplus, les philosophes eux-mêmes avaient pris soin de rassurer l’humanité sur les conséquences d’un développement de l’organisme social. Spencer avait fait entendre que dans un pareil organisme, le tout vivait pour les parties, et non point, comme dans le corps humain, les parties pour le tout. Claude Bernard avait, sur ce point, apporté des précisions scientifiques rassurantes : « Les propriétés vitales, avait-il dit, ne sont en réalité que dans les cellules vivantes ; tout le reste est arrangement et mécanique ».

C’était la vieille théorie mécanique de Descartes et de Hobbes, mais dégagée de tout dogme chrétien, toute substance étant corporelle et les phénomènes se réduisant à des mouvements.

Seulement, il faut bien le reconnaître, ces théories anciennes supposaient l’existence d’un point central, de l’âme ou d’un souverain absolu, et par là même, elles se rapprochaient davantage de la réalité que les théories matérialistes du vingtième siècle.

Ces théories spiritualistes, ainsi que je l’ai dit