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LES HÉRITIERS DU MARQUIS

l’organisation scientifique du monde entier n’avait fourni d’autre part la matière universelle nécessaire à la création de l’être nouveau.

L’homme réduit à l’état de cellule sociale, n’ayant plus d’autre loi que l’instinct naturel, ne fut plus que la matière plastique de l’être nouveau ; le lien général chargé de réunir ces divers éléments fut fourni par les exigences scientifiques de l’organisation nouvelle. Le monde ne fut plus qu’un être colossal dont toutes les parties demeuraient solidaires et dont aucune ne pouvait vivre séparée de l’ensemble. Une maladie, ressentie en un point quelconque du globe, se répercutait immédiatement dans le corps entier ; un arrêt de fonctionnement dans la nutrition ou dans le système nerveux du Léviathan, compromettait, tout aussitôt, la vie de l’être entier. Les cellules, incapables désormais de vivre d’une vie indépendante, ne connaissaient plus que leurs instincts naturels. Privées de toute idée générale, elles ne pouvaient plus prétendre au superbe isolement des individualités d’autrefois ; la vie morale ne leur appartenait plus en propre : le Léviathan, seul, représentait l’intellectualité supérieure réservée au Maître du monde.